Ancien cadre dirigeant d’Alstom, Frédéric Pierucci a passé plus de deux ans dans des prisons de haute sécurité américaines au moment où General Electric rachetait la branche Énergie du groupe français.
Avez-vous eu des nouvelles de Patrick Kron depuis votre libération?
Je n’ai eu aucun contact avec lui mais je suppose que tout va très bien pour lui. Il a quitté l’entreprise avec un bonus de 4 millions d’euros et une retraite chapeau de 10 millions d’euros, est à la tête du fond de private equity «Truffle Capital»…
Il est aussi membre des conseils d’administration de Lafarge et de Sanofi. Je rappelle qu’il a, au nom d’Alstom S.A. qu’il dirigeait depuis 2003, plaidé coupable en décembre 2014, d’avoir payé 75 millions de dollars de pots-de-vin pour gagner 4 milliards de contrats et engranger 296 millions de profits, la très grande majorité de ces pots-de-vin ayant été payés pendant son mandat de PDG. À ma connaissance, aucune enquête n’a été ouverte contre lui en France malgré ce plaider-coupable.
Arnaud Montebourg, au moins, a compris ce qu’il se passait, en faisant le lien entre l’affaire judiciaire déclenchée aux États-Unis contre Alstom et le rachat d’Alstom par General Electric.
Rappel :
Le gouvernement américain, que l’on peut difficilement accuser d’être vénézuélien, a par exemple injecté 139 milliards de dollars dans General Electric en 2008 pour sauver l’entreprise de la crise des subprimes.